Dans un livre passionnant qu’il a sorti en mars dernier, Christophe Nobili, journaliste au Canard Enchaîné, révèle comment il a contribué à la sortie de « l’affaire Fillon » au début de l’année 2017. Il s’avère que son investigation s’est en partie jouée à Orléans, ville dans laquelle Christophe Nobili s’est rendu à plusieurs reprises pour y rencontrer la source qui lui a fourni des documents précieux sur les revenus de Pénélope Fillon à La Revue des deux mondes, puis comme assistante parlementaire de son époux. Cet informateur, que le journaliste du Canard ne nomme évidemment pas, est affublé du sobriquet de « Watergate ». Christophe Nobili le présente comme « un drôle de type qui a grenouillé à droite à gauche, (ayant) accès à pas mal d’infos, des cotisations URSSAF, des numéros de Sécu, des relevés de caisses d’allocations familiales. » Or, pour éviter qu’à Paris, les deux hommes soient surpris et reconnus dans un lieu public, ils se retrouvent deux fois en deux jours à… Orléans pour déjeuner dans une « brasserie » (La Chancellerie ?). C’est dans ce restaurant, autour d’un « soufflé aux escargots », d’un « pâté en croûte » et de « pavés de bœuf saignant aux girolles » que va ainsi se nouer l’une des affaires les plus retentissantes de l’histoire de la V^e République… Le journaliste reviendra plus tard à Orléans pour y retrouver ce fameux « Watergate », mais cette fois dans le cadre d’une enquête pour emploi fictif qu’il réalisera sur… son propre journal. Une investigation qu’il raconte également dans ce livre intitulé Cher Canard, et qui lui vaut aujourd’hui d’être mis à pied par son employeur.