Ségur de la Santé : « Les soignants seront revalorisés »
Pendant deux mois, les personnels-soignants ont été applaudis partout en France. Depuis la fin du confinement, ils demandent très clairement une hausse de leur rémunération, et pas une médaille du Mérite. Médecin de formation, Stéphanie Rist veut croire qu’ils seront entendus lors du Ségur de la Santé, qui sera lancé le 25 juin. « Au niveau du salaire des infirmiers, la France fait partie des trois derniers pays d’Europe, reconnaît la députée du Loiret. Je pense que des annonces seront faites d’ici à la mi-juillet : ils auront une hausse de salaire qui correspondra grosso modo à ce que demandaient les organisations syndicales. On devrait être aux alentours de 300 €, et cela touchera aussi d’autres professions, comme les aides-soignants ». L’enveloppe globale de cette revalorisation est estimée à 12 milliards d’euros. N’arrive-t-elle pas un peu tard, alors que la colère gronde depuis des mois ? « Il est probable qu’on n’a pas été assez vite », concède la députée du Loiret.
À l’automne, Stéphanie Rist indique qu’elle portera en outre une loi qui devrait clarifier et simplifier les protocoles de coopération entre les différentes professions, et permettre in fine l’« amélioration de l’accès aux soins ». En clair, les délégations de tâche, devraient, à l’avenir, s’intensifier entre médecins et personnel infirmier. « Vraiment, ce Ségur devrait déboucher sur de vraies annonces, conclut Stéphanie Rist. Ce ne sera pas que de la communication. »
Gestion de la crise sanitaire : « Notre système a tenu »
Accusé de n’avoir pas assez anticipé la crise sanitaire, le Gouvernement a-t-il fait preuve d’amateurisme ou, tout du moins, d’impréparation ? « Sur le plan sanitaire, j’ai vu un Gouvernement hyperactif, sérieux, à l’écoute, répond Stéphanie Rist. On ne peut pas juger aujourd’hui de notre taux de mortalité par rapport à d’autres pays d’Europe, c’est trop tôt. Mais dans l’ensemble, notre système a tenu. Nous avons quand même réussi, en un temps record, à doubler notre nombre de lits en réanimation. Je pense que les soignants, à qui on doit une vraie reconnaissance, ont retrouvé du sens à leur métier. J’ai même vu des chirurgiens devenir brancardiers pendant quelques jours ! »
La députée du Loiret admet toutefois qu’il faudra se pencher attentivement sur les dossiers des masques et des blouses. « Une commission d’enquête parlementaire devra faire son travail, dit-elle. De vraies questions se posent. Il faudra y répondre, de façon à ce que l’on soit prêt pour la ‘prochaine’, si prochaine il y a… »
Sauvetage de l’économie : « Nous avons été efficaces »
Les mesures de soutien aux entreprises mises en place au niveau national ont été, selon l’élue loirétaine, une franche réussite. « Tous les chefs d’entreprise m’ont dit que les mesures du Gouvernement ont été efficaces. La Dirrecte a mis du temps à régler les indemnités de chômage partiel ? Globalement, au 20 juin, les sous sont arrivés. Maintenant, oui, je suis inquiète pour les artisans et les commerçants. Peut-être pas sur la métropole orléanaise, car des aides sont mises en place, mais sur d’autres communes, oui. » Stéphanie Rist juge notamment que les mesures sur l’apprentissage annoncées par le Gouvernement seront « importantes » pour relancer la machine.
Colère des policiers : « Les flics sont là pour nous protéger ! »
Interrogée sur les récentes manifestations de jeunes et de policiers qui ont eu lieu en France suite à l’affaire George Floyd, Stéphanie Rist tient un discours très clair : « Les flics sont là pour nous protéger !, lance-t-elle. Cela me scandalise qu’ils puissent être pris pour cibles. On doit prendre soin de notre police. Dans une République comme la nôtre, on doit dire notre soutien ! » Sauf que les images qui ont défilé la semaine dernière sur les écrans télé, avec l’arrestation musclée d’une soignante, a fait grand bruit. « Mais attendez, les flics n’ont pas arrêté une infirmière, ils ont arrêté quelqu’un qui balançait des cailloux ! » Stéphanie Rist reconnaît certes que « Christophe Castaner a eu des mots malheureux, mais qu’il s’en est excusé depuis ». Fermez le ban, donc.
Retraites : « On n’a pas dit notre dernier mot… »
La députée confirme ce qu’avait déjà dit Emmanuel Macron à demi-mots : la réforme des retraites pourrait revenir sur le devant de la scène dans les mois qui viennent. Stéphanie Rist indique en outre qu’une proposition de loi du député communiste André Chassaigne revalorisera prochainement – au pire en janvier 2022 – la pension de retraite des agriculteurs. « Ils devraient toucher 1 025 € nets mensuels », soit 85 % du SMIC, assure l’élue.
Quant à Édouard Philippe, dont il se murmure qu’il pourrait rendre son tablier en juillet au moment du remaniement, Stéphanie Rist en est baba : « il a été l’un des meilleurs Premiers ministres de l’Histoire !, s’enthousiasme-t-elle. Beaucoup de Présidents auraient rêvé d’en avoir un de cette qualité ! » Aux dernières nouvelles, et malgré les critiques qu’elle a émises dernièrement (voir page ci-contre), Stéphanie Rist confirme bien faire toujours partie de la majorité. Oui, elle a été contactée par les « frondeurs » de LaREM, mais non, elle n’y a pas donné suite. « Il y a des gens qui ont besoin d’exister…, soupire-t-elle. Moi, ce que je vote, je le vote en conscience. Il n’y a pas lieu de changer de cap. »
Municipales à Orléans : « Je siègerai au conseil »
Numéro deux sur la liste d’Olivier Carré, Stéphanie Rist réaffirme son soutien au maire sortant. « Il a bien géré la crise. Je crois que nous avons vraiment le meilleur projet, que nous avons bâti une liste de compétences. » Si Olivier Carré est battu et si Serge Grouard est déclaré vainqueur, un recours (voir p.4-5) sera-t-il déposé ? « J’imagine qu’il y en aura », glisse-t-elle. En tous les cas, sa position sur la liste « Orléans naturellement » lui garantit, à moins d’un cataclysme, d’être élue au conseil municipal, même sur les bancs de l’opposition. « Quoi qu’il arrive, j’y siègerai », affirme-t-elle, bien décidée à faire entendre sa voix, surtout en cas de victoire de Serge Grouard…