Nourredine El Ouardani, le Tours FC au cœur !
Malgré les sollicitations qui n’ont pas manqué, dont la dernière en date l’été dernier pour aller s’occuper de formation au sein d’un club de Ligue 1, il est resté fidèle au Tours FC. « Je me sens bien ici, ma famille aussi, mon métier me plaît toujours autant et le projet du club qui est de remonter vers le monde pro est très motivant, rester au Tours FC n’est pas un choix par défaut, il n’y a pas beaucoup de clubs avec cet environnement de travail », assure-t-il.
À 42 ans, il entame sa deuxième saison à la tête de l’équipe 1, toujours en N3. « C’est vrai que nous avions gagné notre place sur le terrain pour monter en N2 mais les instances en ont décidé autrement, c’est dommage, nous avions fait le plus dur en remontant après la rétrogradation administrative en N3, mais le projet reste très motivant. » D’ailleurs quand il a refusé la proposition d’aller s’occuper de la formation dans un club de Ligue 1 au printemps dernier, le Tours FC était encore en N2. Mais fin juillet, quand tous les recours furent épuisés, l’équipe était à nouveau condamnée à évoluer en N3, rétrogradée à l’étage inférieur par la DNCG (Direction nationale de gestion et de contrôle, le « gendarme financier » du football français). « Sur le moment, le coup a été un peu rude à encaisser mais très vite avec Sébastien Gandouin, mon adjoint et tout le groupe, on s’est très vite remobilisé car on est tous focalisés sur le championnat. On souhaite vraiment faire remonter le club vers des niveaux plus conformes au potentiel de Tours… »
Repartir de l’avant pour tenter de regagner les sommets est son leitmotiv, à l’image de « ses » équipes qui jouent toujours de l’avant. Mais le coach qu’il est a tout de même perdu au passage quelques joueurs importants, venus à Tours pour jouer en N2 et qui n’ont pas souhaité se retrouver à l’étage en dessous. « On ne peut pas leur en vouloir, chacun a son projet professionnel et il est légitime pour un joueur de vouloir jouer au meilleur niveau… »
Un passage remarqué à la tête de l’équipe pro
Il a donc renfilé sa tenue de bâtisseur pour reconstruire une équipe avec les moyens du bord. « Nous sommes habitués, l’an passé déjà après la rétrogradation de National 1, le club a perdu le statut professionnel et il a fallu repartir de zéro au niveau amateur, en reconstruisant une équipe, raconte-t-il. Bon, il ne faudrait pas non plus que ça soit comme ça tous les ans… Le nouveau président Guillaume Barré a apporté du sang neuf et on s’efforce d’apaiser les relations avec l’association, donc on progresse aussi en dehors du terrain… »
En attendant, pourquoi pas, l’arrivée d’un nouveau partenaire financier qui pourrait être annoncée sous peu, ce qui conforterait encore ce projet pour lequel Nourredine est resté et auquel il consacre toute son énergie.
Comment en est-il arrivé là, lui le Corse, devenu le coach fidèle d’un Tours FC à la dérive à l’été 2019. En 2013, il était venu pour s’occuper des U17. Ce qu’il fit jusqu’en février 2017. À ce moment, l’équipe 1 est mal embarquée en Ligue 2 et la relégation se profile en fin de saison si rien n’est fait. El Ouardani est nommé à la tête de l’équipe pro en remplacement de Fabien Mercadal. Il est épaulé par Gilbert Zoonekynd, le responsable du centre de formation, titulaire du diplôme indispensable pour entraîner en pro, le fameux DEPF (Diplôme d’entraîneur professionnel de football). L’éducateur s’avère un excellent coach. Sous sa direction, l’équipe pro enchaîne 10 matchs sans défaite, 6 victoires et 4 nuls et se maintient haut la main en Ligue 2. On croit le tandem El Ouardani – Zoonekynd installé pour un long bail à la tête de l’équipe 1, mais l’équipe enchaîne les mauvais résultats en début de la saison suivante. Le duo est écarté à l’automne 2017.
Une finale de Gambardella à son actif
« Les résultats n’étaient pas bons et c’est moi qui ai joué le rôle de fusible, c’est le football… » relativise-t-il. « Retrogradé » chez les U19, « Nourre » comme on le surnomme aussi, a continué à bien travailler, au point d’emmener son équipe en finale de la Coupe Gambardella, l’équivalent de la Coupe de France pour les jeunes. Un exploit. Après son passage à la tête des pros, il se fait une nouvelle fois remarquer. Mais reste toujours fidèle au club. Et alors que l’équipe pro sombre de Ligue 2 en National et que les entraîneurs se succèdent à un rythme effréné, lui continue de s’occuper des jeunes. « Je n’avais pas le diplôme pour entraîner en pro, c’est logique. »
Mais quand l’équipe tombe en N3, il ne déserte pas le navire tourangeau dans la tempête. Et prend les rênes de l’équipe 1. Heureusement, le club peut s’appuyer sur ce technicien compétent et apprécié pour naviguer vers des eaux plus clémentes. À condition de lui conserver un bateau en bon état de marche. C’est ce que s’efforce de faire le nouveau président délégué, Guillaume Barré, qui tient la barre du club depuis cet été.