Le B.U.T. atteint son but
L’objectif premier de la réforme, qui fait passer la scolarité de deux à trois années, est de rapprocher davantage les élèves du monde de l’entreprise et du tissu économique local et régional. Cette « professionnalisation » du cursus passe d’abord par une évolution pédagogique. « Nous avons développé le principe de la SAÉ, pour Situation d’Apprentissage et d’Évaluation, qui nous permet d’évaluer non plus une matière mais une compétence, explique Bruno Émile, directeur de l’IUT de Châteauroux et représentant des six IUT du Centre-Val de Loire. Cette évaluation se fait sous différentes formes, des projets à mener, des ateliers, des soutenances, etc., mais qui privilégient la mise en situation professionnelle dès la 1re année. »
Corollaire de l’instauration des B.U.T., les élèves passent aussi davantage de temps en entreprise lors des stages obligatoires. « C’est automatique : si vous augmentez la durée de la scolarité, vous avez aussi la possibilité d’allonger la durée des stages, poursuit Bruno Émile. Avec la réforme, ils seront répartis sur la 2e et la 3e année pour atteindre 22 à 24 semaines au total, soit 3 mois par an. »
L’autre but de la réforme était de favoriser l’insertion des étudiants dans l’entreprise alors que 90 % d’entre eux
choisissaient jusqu’ici, à l’issue des deux années de D.U.T., de prolonger leur cursus par une licence (3e année) pour viser éventuellement ensuite un Master (cursus long à bac + 5). Ce qui dévoyait la mission première des IUT qui était de fournir des techniciens qualifiés après un cycle court. Aujourd’hui 20 à 30 % des étudiants des IUT de la région sont en alternance, ce qui va accroître automatiquement leur insertion dans le monde du travail puisque, selon Bruno Émile, « on estime qu’au moins 50 % des étudiants se voient proposer un contrat de travail après leur alternance, c’est le tremplin idéal vers l’emploi ».
Les professionnels extérieurs bienvenus
Ce rapprochement avec le monde de l’entreprise passe aussi par une connexion avec le tissu économique local. « Au moins 20 % des cours sont le fait d’intervenants extérieurs, reprend le directeur. Que ce soit sous la forme d’ateliers, de travaux dirigés ou même de cours magistraux dans certaines matières, de plus en plus de professionnels issus d’entreprises locales interviennent devant les élèves. Il y a notamment des anciens élèves qui incarnent des carrières intéressantes et, par leur entremise, les étudiants sont directement en relation avec le tissu économique dans lequel ils évolueront à la fin de leurs études… » Ces anciens élèves, on les retrouve aussi dans les nouveaux Conseils de perfectionnement créés dans chaque IUT afin de faire évoluer le contenu des enseignements et les pratiques pédagogiques. En plus des professionnels, ces Conseils de perfectionnement sont composés d’enseignants et de représentants des élèves.
Environ 2 000 élèves sont entrés en 1re année dans les six IUT du Centre-Val de Loire qui restent attractifs malgré une baisse globale de nombre d’étudiants dû à un creux démographique dans les classes d’âge du début des années 2000.