Mali : Exécution publique d’une jeune créatrice TikTok par des jihadistes présumés, un drame qui choque l’opinion

Publié le 9 novembre 2025 à 22h02 · Écrit par Maelys Caron · Durée de lecture : 8 minutes

Mali : Un acte insupportable – L’exécution de Mariam Cissé

Le 7 novembre 2025, le Mali a été le théâtre d’un événement tragique qui a choqué l’opinion publique : l’exécution en public de Maream Cissé, une jeune créatrice de contenus TikTok, par des jihadistes présumés. Ce drame met en lumière la situation précaire du pays, qui lutte depuis des années contre l’insécurité, le terrorisme et la menace grandissante des groupes armés.

Mariam Cissé n’était pas une simple jeune femme. Elle était connue pour ses vidéos divertissantes et informatives, partageant la culture et la vie quotidienne de sa ville natale, Tonka, située dans la région de Tombouctou. Avec plus de 90.000 abonnés sur TikTok, elle avait su capter l’attention d’une jeune génération en quête d’expression sur les réseaux sociaux. Cependant, son succès a attiré des regards inquiets… et dangereux.

Les jihadistes l’ont accusée de « collaborer » avec l’armée malienne en filmant leurs activités. Cette accusation, complètement infondée et profondément choquante, révèle la tension entre ces groupes extrémistes et toute forme de liberté d’expression. Selon son frère, elle a été enlevée par des hommes armés avant d’être ramenée à Tonka où sa vie a tragiquement pris fin.

L’exécution de Mariam a provoqué une onde de choc non seulement au Mali, mais aussi ailleurs dans le monde. Des voix s’élèvent pour dénoncer cette barbarie et rappeler l’importance du droit à la liberté d’expression, un droit fondamental souvent compromis dans les zones de conflit.

Contexte socio-politique du Mali

Le Mali, un pays déjà affaibli par des crises socio-économiques et politiques depuis 2012, a vu la situation se dégrader au fil des ans. La montée des groupes jihadistes, liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, a intensifié la violence à travers le pays. En outre, les populations sont souvent piégées entre les forces armées maliennes et les groupes armés.

  • Crise sécuritaire : Les activités des jihadistes ont provoqué une insécurité permanente, rendant la vie difficile pour les civils.
  • Impact économique : Les restrictions imposées sur les importations, notamment de carburant, ont gravement freiné l’économie.
  • Libertés fondamentales : Les droits des femmes et la liberté d’expression sont régulièrement menacés par ces groupes.

Les arrestations et intimidations se multiplient, créant un climat de peur. Les jeunes créateurs de contenus, comme Mariam, se retrouvent souvent dans des situations périlleuses, dénonçant les injustices tout en risquant leur sécurité. Cet enchevêtrement d’éléments entraîne une spiralité de violences et d’assassinats qui ne semble pas prête de cesser.

Problèmes majeurs Conséquences
Insécurité croissante Exécutions publiques et violence envers les civils
Crise économique Baisse du niveau de vie et augmentation de la pauvreté
Violation des droits humains Perte de libertés individuelles et répression des voix dissidentes

La tragédie de Mariam Cissé s’inscrit dans ce tableau complexe et inquiétant, et incite à la réflexion sur la nécessité de protéger les droits fondamentaux et la liberté d’expression dans un climat de terreur et de répression.

Le rôle des réseaux sociaux dans l’affaire Mariam Cissé

La présence de Mariam Cissé sur TikTok était bien plus qu’une simple passion ; c’était une façon d’affirmer son identité et de résister à l’oppression. À travers ses vidéos, elle partageait des récits de sa culture, de sa vie quotidienne et des défis auxquels elle faisait face en tant que jeune femme malienne.

Les réseaux sociaux, en particulier TikTok, ont révolutionné la manière dont les populations peuvent s’exprimer. Cependant, dans un contexte comme celui du Mali, cette plateforme s’avère à la fois un outil de créativité et un risque potentiel. Pour Mariam, publier ses vidéos avait des répercussions. Accusée à tort de trahison, elle est rapidement devenue la cible de groupes qui éliminent toute forme de dissidence.

Les créations de Mariam ont suscité des débats sur la liberté d’expression dans des régions touchées par le terrorisme. Les utilisateurs de plateformes comme TikTok cherchent souvent, comme elle, à partager leur vision du monde malgré un environnement hostile. Une série de questions émerge alors :

  • Comment ces plateformes peuvent-elles garantir la sécurité des créateurs de contenus ?
  • Quel rôle jouent-elles dans l’information et l’activation de la jeunesse ?
  • Les réseaux sociaux peuvent-ils être des vecteurs de changement sociétal ?

Cela ne fait aucun doute que Mariam, par son audace, avait déclenché une dynamique de partage et d’empowerment. Son message et son courage continueront de résonner dans la communauté numérique malienne et au-delà.

Réseaux Sociaux Impact sur les créateurs
TikTok Plateforme de créativité et d’expression
Facebook Outil de mobilisation et de sensibilisation
Instagram Vitrine des talents locaux

Le tragique destin de Mariam Cissé soulève la question de la responsabilité des plateformes sociales : doivent-elles renforcer leurs politiques pour protéger les créateurs de contenus ?

Réactions de la société et de la communauté internationale

Face à ce drame, les réactions ont été nombreuses. Les déclarations s’élevant contre l’exécution de Mariam ont afflué sur les réseaux sociaux et dans les médias. Des organisations de défense des droits de l’homme et des branches officielles de l’ONU se sont exprimées, dénonçant cet acte de terrorisme.

La communauté internationale doit souvent faire face à des dilemmes complexes en ce qui concerne l’intervention dans des crises internes. Dans le cas du Mali, le rôle des puissances étrangères est souvent critiqué, oscillant entre soutien à la démocratie et intervention militaire maladroite. Les opinions sont partagées et les interventions sont parfois perçues comme un facteur de déstabilisation.

  • Appels à l’action : Plusieurs organisations demandent une enquête internationale pour faire la lumière sur l’assassinat de Mariam.
  • Mobilisation citoyenne : Les jeunes Maliens se rassemblent dans des manifestations pacifiques pour appeler à une protection accrue des droits fondamentaux.
  • Pétitions : Des campagnes en ligne ont été lancées pour dénoncer la violence à l’égard des créateurs de contenus.

Les réactions montrent que, malgré la peur, la société civile n’est pas prête à se soumettre. De nombreux acteurs politiques, notamment des élus locaux, qualifient cet acte d’« ignoble » et exigent une réponse ferme des autorités. L’exécution de Mariam semble avoir catalysé un mouvement de contestation et de revendication de protection des droits humains au Mali.

Organisations Réactions
AMDH (Association Malienne des Droits de l’Homme) Appelle à une enquête sur l’assassinat
ONU Condamnation de l’acte de terrorisme
Amnesty International Demande une protection renforcée pour les créateurs

C’est dans ces moments tragiques que la communauté internationale doit se recentrer sur ses valeurs fondamentales : la protection des droits humains et la préservation de la dignité humaine, en gardant à l’esprit que les voix des jeunes, comme celle de Mariam Cissé, sont essentielles à notre avenir collectif.

Les droits des femmes et la violence au Mali

Au-delà de l’exécution de Mariam Cissé, le drame met en surtout lumière la situation précaire des droits des femmes au Mali. L’assassinat a non seulement été une attaque contre la liberté d’expression, mais également une atteinte sévère aux droits fondamentaux des femmes. Ces dernières font face à des discriminations systématiques et une violence encore plus exacerbée dans les sociétés à prédominance patriarcale.

Le Mali a l’un des taux de violence sexiste les plus élevés au monde, et ce sont souvent les voix des femmes qui sont étouffées. La peur de représailles empêche beaucoup d’entre elles de s’exprimer, comme l’a fait Mariam. La résistance et la résistance des femmes sont, par conséquent, extrêmement précieuses, et leur capacité à se défendre est mise à l’épreuve en permanence.

  • Violence envers les femmes : De nombreuses femmes sont victimes de violences physiques et psychologiques.
  • Rupture des stéréotypes : Les femmes qui prennent la parole souvent subissent des menaces de mort.
  • Inclusion sociale : Le droit des femmes à participer entièrement à la vie politique et économique est souvent nié.

La tragédie de Mariam illustre le combat incessant pour les droits des femmes dans des contextes où la violence est omniprésente. La nécessité de rétablir une dignité perdue repose sur une éducation au respect et à l’égalité entre les sexes.

Types de violence Statistiques
Violences physiques 60% des femmes maliennes en ont été victimes
Violences psychologiques 40% des femmes sont exposées
Violence sexuelle 35% des femmes maliennes subissent des abus

Cela expose une réalité qui nécessite non seulement une intervention immédiate, mais un changement radical des mentalités. L’exécution de Mariam pourrait permettre d’initier de nouvelles discussions sur la condition des femmes et leur place dans la société malienne.

Facebook
X
LinkedIn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Autres articles à lire :

À ne pas manquer