Un film réalisé en Ehpad en Gironde, mettant en lumière les résidentes en tant qu’actrices et autrices

Dans un élan créatif mémorable, l’Ehpad de Caudrot, en Gironde, s’est transformé en un véritable studio de cinéma. Les résidentes, bien plus que de simples témoins, ont assumé les rôles d’actrices et d’autrices pour un court-métrage qui a su capturer l’essence de leur quotidien à travers la poésie des haïkus. Ce projet artistique, orchestré par des professionnels passionnés, a permis à chacune des participantes d’exprimer sa voix, ses rêves et ses émotions. La projection du film a marqué l’aboutissement d’une aventure collective, où la culture et l’art s’entremêlent avec les récits de vie.

Un projet culturel ambitieux au cœur de l’Ehpad

Le court-métrage à l’Ehpad Le Clos des Acacias a constitué un nouvel horizon pour les résidentes, transformant leur quotidien en une aventure palpitante. Mené par la compagnie bordelaise Paul Les Oiseaux, ce projet a suscité un engouement sans précédent. L’idée de faire participer les résidentes à la création d’un film s’articule autour d’une volonté de valorisation, non seulement à travers le jeu d’actrices de l’âge, mais aussi via l’écriture. En tant qu’autrices, elles ont conçu des poèmes haïkus, des œuvres poétiques introspectives qui révèlent la beauté des moments fugaces de la vie.

Les haïkus, format poétique japonais, ont apporté un souffle nouveau dans cet espace traditionnellement perçu comme un simple lieu de soins. Grâce à l’intervention de professionnelles comme Valérie Rivière et Laurence de la Fuente, les participantes ont pu explorer leur créativité. Non seulement le projet a-t-il offert une plateforme d’expression, mais il a aussi favorisé la rencontre entre générations, cultivant ainsi un environnement de partage et d’apprentissage. Pour une fois, les résidentes ont eu l’occasion de prendre la lumière, d’exprimer leurs pensées et de laisser leur empreinte artistique sur un support cinématographique.

Les acteurs de ce projet exceptionnel

Dans cette dynamique, l’accompagnement a joué un rôle clé. Des artistes spécialistes tels que Sébastien Bassin, musicien et vidéaste, ont apporté leur savoir-faire pour enrichir l’œuvre finale. Ce soutien créatif a permis à chaque résident de se sentir valorisé. Les animatrices et le personnel soignant de l’Ehpad ont également fait preuve d’une bienveillance exemplaire. En instaurant un climat de confiance, ils ont encouragé les résidentes à se libérer de leurs inhibitions et à explorer les profondeurs de leur créativité.

• Valorisation des talents d’or des résidentes
• Établissement d’un climat de confiance
• Encouragement à la prise de parole et à l’expression personnelle
• Soutien logistique et moral des équipes professionnelles

Cette initiative n’a pas seulement souligné l’importance de l’art dans un Ehpad, mais elle a également redéfini l’image de ces établissements. Par le biais de la culture, les résidentes ont pu témoigner de leurs récits de vie, contribuant à une dynamique de groupe positive. Ce projet devient ainsi un exemple éloquent de la manière dont ces lieux peuvent être des foyers d’art et de créativité, bien loin des stéréotypes liés à l’hébergement des personnes âgées.

Les haïkus : un art poétique accessible

Les haïkus présents dans le court-métrage font écho à cette quête de sensations simples et profondes. Ce format poétique est apprécié pour sa capacité à capturer l’instant présent, à évoquer des émotions vécues. Pour les résidentes, écrire des haïkus représente une forme d’exercice thérapeutique, leur permettant de se replonger dans la beauté du quotidien. Le cinéma est à la fois un miroir et une fenêtre sur leur monde intérieur, créant une connexion instantanée avec le public.

Écrire un haïku nécessite une mise en perspective: se concentrer sur des détails, observer et ressentir. Ce processus de création a amené les participantes à redécouvrir leur environnement sous un nouveau prisme. En évoquant des souvenirs ou des moments de vie significatifs, elles ont pu partager leurs émotions, présentes sous la forme de séquences de sagesse. Chaque poème devient alors une pièce d’un puzzle plus grand: celui de leur existence.

• Observation du monde environnant
• Expression de sentiments authentiques
• Simplification des pensées en quelques mots
• Création d’un lien intergénérationnel par la poésie

Dans ce contexte, chaque haïku devient une étoile, une voix des résidentes brillants dans le ciel de leur créativité. En appuyant sur leur vécu, ces intellectuelles des émotions entretiennent une dimension riche, révélant ainsi que la beauté réside dans les instants les plus subtils de la vie quotidienne.

Le processus créatif : au-delà du simple tournage

Le court-métrage a été le fruit d’un travail acharné et collaboratif, impliquant des répétitions, des ateliers d’écriture et des séances d’enregistrement. Les résidentes ont pu vivre une expérience immersive, se transformant en actrices devant la caméra et en témoins de leurs propres récits. Dans chaque autre semaine d’ateliers, elles ont sélectionné leurs propres mots pour les haïkus, et les ont ensuite joués sur le plateau. Cela a non seulement renforcé leur estime de soi, mais a également consolidé les liens entre elles.

Le tournage a permis d’introduire une approche novatrice des arts dans un cadre traditionnel. La caméra, généralement perçue comme un œil intrusif, a été adoptée comme un outil d’expression. À chaque séquence, les résidentes ont présenté leurs talents d’artistes, surprenant souvent par leur capacité à faire émerger une émotion sincère. Les scènes filmées, à la fois simples et profondes, montrent que la créativité n’a pas d’âge et qu’elle peut s’exprimer de mille façons différentes.

• Partages de témoignages de vie
• Ateliers d’écriture et de jeu
• Renforcement de la cohésion de groupe
• Apprentissage collectif et interpersonnel

Les séances de répétition et d’enregistrement sont devenues des moments de joie partagée. Ce processus créatif a créé une atmosphère festive, où chaque résidence a pu se sentir mise en avant. Ce retournement de perspective illustre bien que, même dans un cadre d’Ehpad, l’art et la vie continuent de s’entrelacer, apportant lumière et sens.

Une restitution festive et mémorable

Le moment tant attendu de la restitution a vu l’Ehpad de Caudrot se transformer en une salle de spectacle éphémère. Le court-métrage a été projeté devant un public enthousiaste composé de familles, de soignants et d’amis, témoignant de l’impact social et émotionnel du projet. Les résidentes, émus et fiers, ont partagé leurs impressions après la projection, renforçant le sentiment de communauté familiale.

La participation de Mickaël Vigneau, un accordéoniste de renom, a ajouté une touche de magie à l’événement. Son show a entraîné les spectateurs dans une danse joyeuse et festive, prolongeant le plaisir de cette journée. Ces moments de partage et de bonheur collectif résonnent comme un véritable hommage à l’esprit créatif et à la joie de vivre, oubliant pour un temps les contraintes de la vie en EHPAD.

• Projection du film en présence des résidentes
• Échanges de souvenirs et de ressentis
• Concert festif et musique live
• Création de liens intergénérationnels

Cette fête a marqué la fin d’un chapitre, tout en ouvrant la voie à une nouvelle vision de l’Ehpad, où l’art a sa place. Au-delà d’un simple devoir de mémoire, ce projet nourrit l’envie de continuer à créer ensemble. Les résidentes, maintenant actrices et autrices à part entière, participent à une nouvelle époque, celle de l’innovation culturelle au sein des Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.