Je ne sais pas comment ça m’est venu, personne de ma famille ne travaille dans les transports, mais je me suis passionné pour ce domaine tout petit, je dessinais des trains, des bus, des camions sur mes cahiers… » Mathis Navard est « tombé » sur les rails tout petit et il n’était pas bien grand non plus quand il a lancé le site letramdetours.net qui est aujourd’hui une référence en matière d’informations sur l’actualité de la 2e ligne de tramway et, plus largement, sur les mobilités. Il n’était pas bien grand puisqu’il avait 13 ans ! Nous étions en 2010 et le chantier de la première ligne de tramway de Tours était à peine sur les rails. « J’étais en classe de 4e, j’avais un exposé à faire en techno et les travaux de la première ligne commençaient, j’ai décidé de faire mon exposé sur le tramway. Je suis allé sur le chantier, j’ai rencontré les acteurs, j’ai fait des photos, j’étais super bien accueilli et je me suis retrouvé avec une matière beaucoup plus importante que ce qui était nécessaire pour faire mon exposé… » Il a donc décidé de mettre toute cette documentation en ligne sur un blog et les visiteurs ont été au rendez-vous.
Treize ans plus tard, la 1re ligne de tramway va fêter ses 10 ans le 31 août prochain, la 2e ligne en est toujours au stade d’études, mais le tramdetours.net continue son petit bonhomme de chemin. L’actualité, très riche en Touraine, en matière de mobilités avec cette 2e ligne mais aussi l’étoile ferroviaire, l’éventuel RER Touraine ou encore le développement des mobilités douces et du réseau cyclable métropolitain… occupe toujours Mathis Navard, aujourd’hui doctorant dans le cadre d’un contrat en alternance au sein du syndicat Touraine Propre qui pilote la politique de traitements des déchets en Indre-et-Loire.
« C’est le hasard qui m’a mené vers les déchets, un sujet que je ne connaissais pas, contrairement aux transports publics, explique-t-il. Depuis le collège, les mobilités c’était vraiment ma vie, logiquement, je voulais devenir désigneur dans les transports publics. J’ai d’ailleurs fait mon stage de 3e au sein de l’agence RCP qui est spécialisée dans ce domaine. Mais le chemin était long et compliqué pour faire du design, j’ai d’abord opté pour un DUT Information et Communication à l’IUT de Tours puis pour une licence de Communication des organisations à l’université de Poitiers. » C’est là que le tramway le rattrape une première fois, lors d’un séjour au Québec. « Dans le cadre de la licence j’avais un semestre à faire à l’étranger, j’ai passé six mois à l’Université Laval de Québec. Et là, j’ai eu l’occasion de faire un stage sur le projet de tramway de la ville, je suis donc resté six mois de plus là-bas, j’ai adoré… » Il aurait même pu y rester définitivement puisqu’après son stage, on lui propose d’intégrer l’équipe pour travailler sur la communication afin de faciliter l’acceptabilité du tramway par la population. « Mais je n’avais pas validé mon diplôme, je ne voulais pas me lancer dans la vie professionnelle sans un master… »
Du tramway aux déchets…
Retour à Poitiers donc, à la case master, en intelligence économique cette fois, pour valider un bac + 5. Il aurait pu alors rentrer dans la vie active, « mais mon tuteur de master 2 m’a proposé de faire une thèse de doctorat, et j’ai dit banco ! ». Encore fallait-il trouver le sujet de recherche. Et c’est là que le tram de Tours le met sur la bonne voie. « Pour mes articles sur letramdetours.net j’avais eu l’occasion de rencontrer de nombreux élus dont Jean-Luc Gaillot, maire de Notre-Dame-d’Oé et vice-président de la Métropole en charge des déchets et, à ce titre, président de Touraine Propre à l’époque, qui m’avait dit que le syndicat avait des besoins en communication et je l’ai contacté avec ma casquette de diplômé en communication… » Il a ainsi pu intégrer le syndicat avec un contrat en alternance pour y faire sa thèse sur le thème « Communication environnementale et prévention des déchets sur le territoire de Touraine, la sensibilisation en question ». Un thème tout aussi brûlant que le tramway au niveau de la Métropole. « Je suis passionné par ces questions autour des déchets car c’est un sujet aussi intéressant que les mobilités, il y a un gros enjeu pour la collectivité, s’enthousiasme-t-il alors qu’il en plein rédaction de sa thèse qu’il doit soutenir d’ici la fin de l’année. Il faut trouver des solutions pour traiter les déchets mais il faut aussi sensibiliser les habitants et les faire participer aux actions car ce sont eux les acteurs incontournables, ne serait-ce que par le respect des consignes de tri. Sans la participation active des Tourangeaux, on ne peut pas mettre en place une politique efficace autour des déchets… » Et, après les mobilités, il a trouvé là un autre terrain pour s’impliquer au service de la communauté car, tant sur le tramway que sur les déchets, il faut avancer. Et Mathis nous y
aide bien !
