Hospitalisation à domicile : LNA Santé transforme la maison en hôpital depuis 2015

« Depuis trois ou quatre ans, avec la Covid-19, notre acti- vité a augmenté de 50 %. Nous sommes passés de 100 patients par jour pour les sites d’Or- léans et de Montargis à 230 aujourd’hui », explique Thomas Siboni en présentant avec fierté le groupe auquel il appartient, une entreprise familiale d’origine nantaise où les salariés peuvent être actionnaires. Il faut dire que LNA Santé, qui cultive « un esprit de start-up » et compte 150 salariés dans le Loiret, est aujourd’hui un acteur majeur de la santé dans un département où la démographie médicale est sinistrée. « Demain, nous devrions prendre en charge près de 370 patients par jour dans le dépar- tement et employer près de 200 personnes », estime ce directeur qui insiste cependant sur la qualité de la prise en charge des patients. « Nous sommes un hôpital mais à la maison ! Nous avons des critères de sécurité. Notre équipe compte des méde- cins. Nous intervenons sur prescription mais nous évaluons chacune des situations et chacun des logements avant de mettre en place une hospitalisation à domicile. Nous sommes complémentaires de l’hôpi- tal et des cliniques mais aussi des profes- sionnels libéraux comme les infirmières, les kinésithérapeutes, poursuit le directeur. Nous travaillons aussi bien avec l’hôpi- tal, les cliniques que les maisons d’accueil spécialisées, en logement individuel ou en collectif. Les médecins généralistes nous connaissent également ! » Du bébé à la personne âgée En effet, l’hospitalisation à domicile concerne tout le monde, selon Thomas Siboni. « Nous nous adressons à tous les âges, toutes les pathologies et tous les lieux de vie. Nous faisons aussi bien des suivis de mamans et de leurs bébés à la sortie de la maternité que celui des personnes en fin de vie avec des soins palliatifs », assure-t-il. Si 50 % de l’activité de LNA Santé dans le Loiret est composé de soins palliatifs et de pansements, les prises en charge proposées ne se limitent pas à ces seuls domaines. « Nous pouvons assurer des chimiothé- rapies mais aussi des transfusions san- guines », ajoute Chloé Guillon, infirmière de liaison. Des soins lourds à domicile qui permettent d’éviter un déplacement en mi- lieu hospitalier et surtout plus de confort pour les patients. Des soins non programmés Parmi les nouvelles prises en charge propo- sées, il y a l’HADR ou hospitalisation à domi- cile de rééducation avec une équipe compo- sée de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes… « C’est utile pour des personnes qui ont fait un AVC, par exemple », précise Chloé Guillon. Depuis décembre et la grève des médecins libéraux ainsi que la fermeture des urgences, LNA Santé intervient aussi dans le cadre des soins non programmés, en liaison avec le SAMU. « Nous avons eu une autorisation d’expérimentation pour six mois de l’Agence régionale de santé pour les personnes n’ayant pas de médecin traitant. Le service de régula- tion du 15 nous envoie pour effectuer des éva- luations et si c’est nécessaire, nous mettons en place une hospitalisation à domicile », précise Thomas Siboni. Parmi les pistes de développement, il y a aussi l’imagerie médi- cale. « Nous mettons en place un partenariat avec une société qui en réalise à domicile », ajoute ce directeur qui sait que l’hospitalisa- tion à domicile est un secteur d’avenir. « En juillet dernier, nous avons réalisé beaucoup de retours précoces de mamans avec leur bébé et, là, nous en avons encore… » observent d’ailleurs Thomas Siboni et Chloé Guilllon.