Si la Maison Jeanne d’Arc que nous connaissons actuellement est une reconstruction des années 60 de l’ancienne maison de Jacques Boucher détruite en 1940, il y eut bien, jusqu’en 1940, un musée Jeanne d’Arc à Orléans. Celui-ci était installé rue du Tabour, dans la maison dite Agnès Sorel ou hôtel Euverte-Hatte, qui abrite aujourd’hui le centre Charles Péguy. Un auteur orléanais qui a notamment maintes fois écrit sur… Jeanne d’Arc. C’est au maire Roger Secrétain (un admirateur de… Péguy) que l’on doit, en 1960, ce choix de musée et centre scientifique inauguré en 1964 pour célébrer l’écrivain, qui trancha avec celui des précédents maires d’Orléans…
Ingrid Bergman au soutien !
En effet, avant même la fin de la guerre, les élus voulaient reconstruire et reconstituer les collections du musée Jeanne d’Arc détruit en 1940 : en 1945, il exista d’ailleurs un projet d’aménagement proposé par le conservateur Pierre Jouvellier. En 1949, dans une interview au journal France Soir, le maire d’Orléans de l’époque, Pierre Chevallier, fit ainsi état de la « tapisserie dite d’Azeglio, de l’ancienne bannière de la ville et d’un portrait célèbre de Jeanne » qui avaient pu être sauvées des affres de la guerre. Le film Jeanne d’Arc, de Victor Fleming, fut même projeté en avant-première européenne avec Ingrid Bergman, le 13 octobre 1949, à l’Opéra de Paris, « au profit du musée Jeanne d’Arc d’Orléans ». Deux soirées furent même également organisées par le cinéma Artistic d’Orléans. Mais dans une Orléans en ruines, la reconstruction du bâtiment ne fut pas un long fleuve tranquille, entre des problèmes d’eaux pluviales, de murs mitoyens et de chauffage… Une délibération du conseil municipal d’Orléans du 23 mars 1956 nota d’ailleurs que « le service des Monuments historiques n’avait pas encore été en mesure de pousser les travaux de reconstruction », qu’il « entendait se réserver » et que « le programme de reconstruction définitive n’était pas encore approuvé ». De musée Jeanne d’Arc, il n’y eut donc plus jamais. Mais l’histoire n’est peut-être pas (tout à fait) terminée…
