Face à un déficit budgétaire alarmant qui a atteint 6 millions d’euros en 2024, l’hôpital de Bernay, véritable pilier de la santé publique dans la région, a mis en place un plan d’action ambitieux pour redresser une situation critique. Sous la direction de Stéphane Hamon, les équipes s’efforcent de trouver des solutions novatrices afin d’améliorer l’efficacité médicale tout en maintenant un service hospitalier de qualité. Ce plan, fruit d’un audit minutieux mené par l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP), se concentre sur plusieurs axes clés pour garantir une gestion hospitalière optimale et pérenniser l’établissement. Les choix stratégiques, bien que controversés, visent à transformer l’hôpital en un acteur majeur de la santé dans le bassin de vie normand. En voici les détails.
Un déficit budgétaire inquiétant : causes et conséquences
Depuis 2023, l’hôpital de Bernay a subi une aggravation de son déficit budgétaire, passant de 5 millions à 6 millions d’euros en seulement un an. Cette situation extrêmement préoccupante est le résultat de plusieurs facteurs. Le premier d’entre eux est sans nul doute l’augmentation des charges fixes, qui pèse lourdement sur le budget de fonctionnement. En effet, les coûts liés aux salaires, à l’entretien des équipements médicaux, ainsi qu’à la gestion des infrastructures ne cessent de grimper.
Les effets secondaires d’une telle situation sont multiples : risque de dégradation des soins, difficulté à attirer de nouveaux praticiens et, surtout, une pression continue sur le personnel déjà éprouvé. Pour mettre fin à ce cercle vicieux, une série de mesures a été envisagée par la direction. Ces initiatives s’inscrivent dans une volonté de réformer en profondeur l’organisation des services. Mais il est également crucial de sensibiliser le public à ces enjeux, car la perception d’un hôpital en difficulté peut affecter la confiance et la fréquentation des patients.
- Augmentation des coûts d’exploitation.
- Perte de praticiens au profit de cliniques plus attractives.
- Forte pression sur les équipes médicales.
Les premières étapes du plan d’action
Pour surmonter ce défi, l’hôpital de Bernay a décidé de s’appuyer sur les recommandations issues de l’audit réalisé par l’ANAP. Quatre grands axes ont été identifiés : la réduction des coûts, l’augmentation des recettes, l’amélioration des pratiques médicales et enfin, le développement d’un cadre de vie plus attractif pour les professionnels de santé.
Ces premières étapes du plan d’action sont pensées pour être mises en œuvre rapidement. Parmi les propositions notables, on retrouve :
- Développement de la chirurgie ambulatoire pour augmenter la capacité d’accueil sans augmenter les coûts.
- Modernisation des infrastructures pour attirer plus de patients.
- Création d’un service d’évaluation gériatrique pour optimiser le parcours de soins.
- Renforcement de l’attrait de l’hôpital pour les nouveaux médecins.
Le tout visant non seulement à réduire les coûts, mais aussi à améliorer l’expérience des patients tout en générant des recettes supplémentaires. Il est essentiel que chaque acteur de l’hôpital soit impliqué dans cette dynamique, d’où l’importance d’une communication claire et régulière sur les avancées du plan.
Promouvoir la chirurgie ambulatoire : un enjeu clé
Actuellement, l’hôpital de Bernay réalise 80% des actes opératoires en ambulatoire. L’objectif fixé par l’ANAP est d’atteindre 100%. Ce mode opératoire, jugé le plus adapté dans le contexte actuel, permet d’optimiser les recettes tout en réduisant les coûts. En effet, une journée d’ambulatoire peut rapporter autant qu’une journée de chirurgie classique, mais à des coûts moindres, ce qui est crucial dans un cadre de réduction des coûts.
Pour soutenir ce changement, l’unité de chirurgie ambulatoire est actuellement en rénovation. Investissant 350 000 euros dans ces travaux, l’hôpital prévoit de créer un environnement accueillant et fonctionnel, incluant un salon de sortie et une salle de prémédication. Ainsi, les patients pourront bénéficier d’une prise en charge plus performante tout en minimisant les désagréments liés aux longues hospitalisations. Ce type de service hospitalier attire également des patients qui, auparavant, se tournaient vers des établissements de santé privés.
- Optimisation des coûts d’hospitalisation.
- Meilleure intégration des soins.
- Satisfaction accrue des patients.
L’ouverture de ce service de chirurgie ambulatoire est prévue pour le mois d’octobre 2025. Ce projet devrait renforcer l’attractivité de l’hôpital et permettre une meilleure utilisation des salles d’opération existantes.
Modernisation des équipements : attirer de nouveaux patients
Dans le cadre du redressement économique de l’hôpital de Bernay, il est primordial de moderniser le plateau technique. En effet, pour éviter que 80% des habitants de la région se tournent vers d’autres établissements pour leurs soins, il est indispensable d’améliorer les infrastructures et de proposer des soins à la pointe de la technologie. En 2025, près d’un million d’euros a été investi dans l’acquisition de nouveaux matériels, incluant des équipements pour la réalisation d’endoscopies, une nouvelle table d’opération et un microscope pour les actes ophtalmologiques.
Cette modernisation a pour but de réduire la fuite des patients vers les cliniques privées, en offrant des soins compétitifs tout en restant ancré dans le domaine public. Avoir un service hospitalier attractif est une véritable nécessité pour maintenir un équilibre financier sain. Les répercussions de cette initiative s’étendent au-delà de la simple attractivité : elles constituent un gage de qualité pour le patient et font appel à une stratégie financière durable.
Optimiser le taux d’occupation des lits : un processus nécessaire
Un autre axe primordial du plan de performance est l’augmentation du taux d’occupation des lits, qui se situe actuellement entre 50 et 60%. Pour combler cette lacune, l’hôpital a décidé de réorganiser certains services. En effet, il est impératif de maximiser l’utilisation des infrastructures existantes sans compromis sur les soins qui seront dispensés.
Le service gériatrique, en particulier, pourrait bénéficier d’une augmentation de lits, tout comme les unités de soins médicaux et de réhabilitation. Cette stratégie s’accompagne d’une réduction du capacitaire en cardiologie, avec une diminution du nombre de lits de 13 à 10. Ce choix stratégique souligne l’importance d’une gestion hospitalière réactive et adaptée aux besoins de la population.
- Ajustement des lits en fonction des besoins de la population.
- Création de lits en hôpital de jour pour des soins plus légers.
- Réduction des services moins fréquentés ou non nécessaire.
Ces ajustements devraient permettre d’atteindre un taux d’occupation de 90% d’ici les prochaines années, rendant ainsi l’hôpital plus rentable.
| Service concerné | Capacité actuelle | Capacité future |
|---|---|---|
| Gériatrie | Non spécifié | Augmenté |
| Cardiologie | 13 lits | 10 lits |
| Soins médicaux | Non spécifié | À définir |
Attirer de nouveaux médecins : un défi incontournable
Le plan de performance de l’hôpital de Bernay se concentre aussi sur un autre aspect fondamental : l’attractivité de l’établissement pour les professionnels de santé. Afin de renforcer ses équipes, il est crucial de concocter un environnement de travail agréable et des conditions optimales pour exercer la médecine. Avec un problème de pénurie médicale croissant, l’hôpital peine à trouver des praticiens pour remplacer ceux qui partent à la retraite.
Des initiatives comme l’embauche de médecins en gastro-entérologie ou l’élargissement des consultations pédiatriques témoignent de cette volonté. Un nouvel urologue, le docteur Diallo, a également fait son apparition, ajoutant ses compétences à celles des autres praticiens en place. Ces recrutements sont essentiels non seulement pour offrir une plus large gamme de soins aux patients, mais aussi pour valoriser l’image de l’hôpital.
- Recrutement de nouveaux praticiens dans des spécialités variées.
- Création de postes pour des consultations hebdomadaires.
- Valorisation des parcours professionnels des équipes en place.
En plus de ces actions, le cadre de vie agréable à Bernay, et les efforts pour maintenir un établissement certifié par la Haute autorité de santé, ajoutent indéniablement de l’attrait pour les nouveaux médecins à envisager une carrière au sein de l’hôpital. Récemment, la première intervention de chirurgie proctologique au laser a eu lieu, une avancée saluée par Stéphane Hamon qui reconnaît qu’elle représente un tournant dans les pratiques médicales de l’établissement.
La direction de l’hôpital de Bernay affiche un esprit de combat et d’optimisme, visant un retour à l’équilibre financier d’ici 2028. La route reste semée d’embûches, mais le plan d’action en place représente une vraie opportunité de renouveau pour l’hôpital et la population qu’il dessert. Ces efforts visent à préparer un avenir où la qualité des soins ne serait jamais compromise, indépendamment des défis économiques auxquels l’établissement doit faire face.
